Édouard Prulhière peintures récentes
Exposition du 13 mai au 9 juin 2013
vernissage mercredi 15 mai à partir de 18h
6bis cité de l'ameublement - Paris 11e
du mercredi au samedi de 14h à 19h00 et sur rendez-vous
Jeudi 30 mai à 19h, discussion à partir du texte "après l'enfer" de Bernard Lamarche-Vadel, consacré à la peinture d'Édouard Prulhière. Avec Xavier Boissel, auteur, Mathieu Larnaudie, écrivain, Tristan Trémeau, critique d'art.
Discussion suivie d'une performance musicale d'Olivier Aude
Les nouvelles peintures d'Édouard Prulhière engagent différents dispositifs plastiques de sa pratique. Depuis des années Édouard Prulhière met à l’épreuve les possibles de la peinture à travers de multiples installations et figures organisées dans l’espace selon leur matière, leur forme et la configuration des lieux de monstration. Ces manipulations transposent et questionnent la relation de la peinture au dessin, au tableau, à la sculpture, au son et à l’installation.
Édouard Prulhière a été défendu dès ses débuts par Bernard Lamarche-Vadel en France, Raphaël Rubinstein, Jerry Saltz et Saul Ostrow aux États-Unis. De 1988 à 2004, Édouard Prulhière réside aux USA. Son travail est présenté internationalement à New York, Paris, Munich ou encore Los Angeles. Il vit et travaille aujourd'hui à Paris.
Tristan Trémeau et Karim Ghaddab ont consacré de nouveaux textes à son travail à l'occasion d'expositions récentes à Nantes et au domaine de Kerguéhennec.
Extraits :
(...) des peintres se sont positionnés à partir des années 1980. Parmi eux, Édouard Prulhière, au sujet duquel, dans un texte d'une rare intensité de 1993 (Après l'enfer), Bernard Lamarche-Vadel avait écrit : "Il en fallait au moins un, froid, sec, Warholien, même si ce qu'il peint n'a rien à voir superficiellement avec l'œuvre de Warhol, pour ramasser du détail à l'ensemble et de l'ensemble aux conséquences ce qui est le seul vrai motif de l'époque, son désastre, et art oblige, le transpose, ce qui est déjà une manière de répliquer". Dans l'œuvre de Prulhière, les processus de destruction et de fragmentation des composants de la peinture, depuis le geste jusqu'au support et au châssis, ne ressortissent à aucune théologie négative ni à aucune sacralisation du désœuvrement et de l'abandon de la peinture à son naufrage. Tous les actes a priori négatifs qu'il accomplit, du recouvrement monochrome de tableaux existants à leur découpage interne, de l'enfermement de quartiers de toile et de peinture mêlées dans un châssis à la mise en lambeaux et en ballots suspendus de ses tableaux, sont des actes de destruction créatrice qui déterminent de nouveaux modes d'existence de la peinture ouverte à un avenir incertain, portée par le doute, mais confiante en sa capacité à générer de l'expérience.
En un lieu incertain, littérature et peinture après le désastre, Tristan Trémeau, l’art même, 2012
(...) Édouard Prulhière expose ainsi les nombreuses options de de(con)struction du tableau qui caractérisent son travail : toile immense et avachie, éclaboussures et coulures, ballots suspendues, châssis broyés, etc. À cette jubilation expressionniste s’adjoint un étrange retour à la figure, avec le Zacbal exposé dans la bibliothèque. Avec cette oeuvre déroutante les fragments équarris du tableau paraissent se réorganiser en une structure nouvelle.
Domestiquer la peinture, Karim Ghaddab, semaine numéro 15 / 2013